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Par Olivier Ravelinghien et Stéphane Delogu
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Le pont de Bénouville date de 1934. en 1960 il a dû être rallongé de 5 mètres pour l’élargissement du canal de Caen à la Mer. En 1993 il a été remplacé par un pont plus robuste.Il est resté 6 ans à l’abandon à quelques centaines de mètres du nouveau pont, avant de rejoindre le nouveau Mémorial Pegasus. |
La
mission :
Le général
Richard Gale, Cdt de la VIème Airborne,
désigne pour la prise de ces deux ponts le major John Howard (photo
ci-contre), commandant la Cie D du deuxième bataillon du 2nd Oxfordshire
and Buckinghamshire Light Infantry.
Howard a été informé par la résistance, notamment les propriétaires du Café Gondrée, se situant à côté du Pont de Bénouville, sur l’effectif ennemi (une cinquantaine d’hommes) et son armement .Il décida donc de faire atterrir à proximité de chaque pont 3 planeurs Horsa avec à son bord 30 à 31 passagers lourdement chargés ! Ces hommes appartenaient tous à la Ière Air Landing Brigade de la VI Airborne, premiers soldats au béret rouge (avec comme insigne le Pégase ailé) à toucher le sol français. |
Le major John Howard, photographié à proximité de Pégasus Bridge. Il est décédé le 5 mai 1999. |
Plan d'atterissage des planeurs du commando. Le major Howard se trouve dans l'appareil n° 1, en compagnie du Lieutenant Brotheridge et la section 7. Les deux horsa destinés à l'assaut sur Ranville se situent plus au nord du dispositif. Les Horsa décolent exactement à 22h56 ce 5 juin 1944, de la base de Tarrant Rushton dans le Sussex. Le Cap est fixé droit sur la Normandie pour les 7000 paras Britanniques intégrés à l'opération "Tonga". A 00h16 : le premier des six planeurs touche le sol pour s’immobiliser à 40m du pont suivi des deux autres planeurs (ceux de Wood et Smith) ; il n’y aura que quelques blessés et un seul mort dans les rangs Britanniques suite à l’atterrissage chaotique et souvent terrible de ce genre d"opérations de nuit. Les trois autres planeurs suivent à courtes distances, deux se sont posés respectivement à 200m et 800m du pont de Ranville et le dernier s’est égaré (ses occupants seront faits prisonniers, seuls deux hommes réussiront à s’échapper). Paradoxalement, Les deux sentinelles allemandes ont pris la fuite à la vue des assaillants. La protection des lieux est assurée par des soldats de la 716ème Division d'Infanterie, qui il faut le reconnaitre, ne se caractérisent nullement par leur esprit guerrier.
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L’ennemi (pont de Ranville) : |
Howard et ses hommes ont rapidement neutralisé les sentinelles, car certains soldats allemands dormaient, et les autres n’ont guère eu le temps de réagir. A ce stade, un seul mort et deux blessés sont à déplorer côté anglais. L'effet de surprise a totalement joué en la faveur des boys d'Howard. Pourtant, Le plus dur reste à faire : garder intact ces deux ponts, car dans la nuit des chars allemands en provenance de Caen sont en reconnaissance. Les deux blindés repartent, trompés par le calme des lieux
Le Pont de Bénouville
après son enlèvement et son stockage. Il est resté
ainsi jusqu'en 1999, échappant même
à la destruction
et la revente à un ferrailleur.
![]() Les hommes des Gordon Highlanders Light Infantery franchissent le pont de Bénouville, devenu "Pegasus Bridge".
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Vers
3 heures un Pz Kfw IV de la 21ème Panzer Division
de Feuchtinger progresse seul ; c’est alors que le sergent Thorton le détruit
avec le seul PIAT dont le commando disposait, les autres étaient
HS après l’atterrissage ! L’explosion du char aura néanmoins
averti l’ennemi qu’un combat avait lieu.
A noter également qu’un Messerschmitt, (il est alors environ 10h) essaiera de faire sauter le pont mais sans succès. Une contre attaque de blindés légers est lancée mais il est déjà trop tard car les commandos de la Spécial Service Brigade approche de Bénouville au son de la Cornemuse de Bill Millin. "Blue Bonnet Over The Border" sera l'air qui participera à la légende de Pégasus Bridge. Un officier marchant en tête des troupes en pantalon de velours cotelé et chandail beige et armé d'un fusil de chasse s'excuse de "son léger retard". Howard et ses hommes, tout autant fatigués par cette nuit sans sommeil que stupéfaits de cette rencontre pour le moins surprenante reste bouche bée ; Cet orginal n'est autre Lord Lovat en personne !... Les premiers commandos de la S.S.B dépassent le pont de Bénouville, puis se postent aux abords du point d'où ils déclenchent un rideau fumigène pour sécuriser la relève. Ce sont des Français de la Troop 8 du Lieutenant Lofi, suivi de près par son radio Jean Couturier Les Allemands sont pris en tenaille et se replient vers Caen.La jonction est réalisée à 12h 02 le 6 juin 1944 et les deux ponts sont remis intacts à la relève au prix de 2 tués et 14 blessés seulement. Le pont de Bénouville est entré dans la légende du D.Day, il deviendra le pont fétiche des hommes de la 6th Airborne : Pegasus Bridge.... |