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![]() Le 1er août 1944 à Utah Beach, Patton accueille Leclerc |
La division française est incorporée à la 5° DB américaine et la 79° Division d’Infanterie US formant ainsi le 15° Corps d’Armée commandée par le Général Haislip, et dépendant par ailleurs de la III° Armée du Général Patton. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1944, les premiers éléments de la 2° DB débarquent donc à Saint Martin de Varreville, sur une plage plus connue sous le nom d’ Utah Beach. Après son regroupement à La Haie du Puits (Manche) , la division recevoit l’ordre d’avancer plein sud sur les routes du Cotentin, puis vers le Mans .D'emblée, la division Française est donc placée sous le commandement de Patton avec la IIIe Armée engagée dans l'opération Cobra. Elle voit le feu à Granville, et se distingue une fois de plus par l'héroïsme et la détermination de ses hommes. Profitant de l'avantage du "goulot" d'Avranches, Leclerc lance sa division vers Vitré et Chateau-Gonthier, puis vers Le Mans. |
La 2° D.B dans
La Sarthe
Du Mans, l’attaque du XV°
Corps d’Armée US du Général Haislip en direction d’Alençon
est prévue pour le 10 août à 7 heures .
La ville du Mans est libérée par les troupes américaines le 8 août . La 2° DB va contourner la ville par l’ouest et le nord .De Sablé sur Sarthe, la division est remontée vers Loué. Les allemands quant à eux ont mis en place une ligne de défense sur l’axe allant de Saint Marceau à Bonnétable , avec les troupes de la 9° Panzerdivision, récemment arrivée de Nîmes. Il ajouter à ce dispositif les débris de la 308ème Division Blindée et de la 130ème Panzer Lehr, principalement destinés à ralentir la progression des alliés par des embuscades antichars. |
Après 4 ans d'exil, ils foulent enfin le sol natal, |
Préparation de l'offensive
Dans la nuit du 8 au 9 août
, alors que le Général LECLERC est parti - comme ce fut souvent
le cas - en éclaireur, il se trouve arrêté à
la “ Croix de Chassillé ”par les troupes US qui lui interdiront
de poursuivre plus en avant. Il trouvera un hébergement chez M.
et Mme LIGOT, maréchal-ferrant. Alors que la quasi-totalité
des ponts a subi la destruction des troupes allemandes, le génie
américain lance deux ouvrages flottants au cours de cette nuit .
Ponts qui devront permettre à la 5° DB et à la 2°
DB de se mettre en place pour la progression vers le Nord. Menant une reconnaissance
vers leur point de départ , et au regard de l’important embouteillage
qui règne sur les deux ponts lancés par le génie US
sur la Sarthe, des unités légères du 12° Cuirs
et du Régiment de Marche de Spahis Marocains aborderont le hameau
de Montreuil au nord du pont US de Neuville et franchiront à gué
la rivière Sarthe , prés du moulin à grains .
Carte d'ensembre des opérations du début aout 1944. Cliquez ici pour agrandir |
Alors que la 2° DB arrive
de Auvers-le-Hamon, par la Nationale 157, puis Chaufour Notre-Dame, Trangé
et La Chapelle Saint Aubin, le pont Sud , lancé entre la Chapelle-Saint-Aubin
et Saint-Pavace permet aux éléments de pointe de la 2°
DB de franchir la Sarthe et dans l’après-midi et de prendre
position vers Neuville-sur-Sarthe.Le second pont fut lancé entre
Saint Saturnin et Neuville -sur-Sarthe, prés de l'ouvrage détruit
par les allemands au lieu-dit “ Les Sablons”, permettant dans la matinée
à la 5° DB US de se diriger vers Savigné l’Évêque.Dans
l’après-midi et pendant toute la nuit, ce dans un embouteillage
monstre, nos troupes franchissent la Sarthe et se positionne pour
l’offensive.
Dans la soirée après avoir assisté à un Te deum en l’église de la Chapelle Saint Aubin, le général LECLERC , entouré d’éléments de reconnaissance arrive à Neuville sur Sarthe . Il s’installe chez Mme Papillon , café face à l’église , où l’on déploie les cartes géographiques . |
A quelques kilomètres
de là, venant de Saint Jean d’Assé, un élément
de reconnaissance de la 3° DB US qui progresse sur la gauche de la
2° DB envoie une patrouille en direction du “ Boulay” sis en bord de
Sarthe, sur la commune de Teillé . Décidant de mener une
reconnaissance vers le Nord , cette patrouille se heurte violemment au
lieu-dit “ le Frou” à une unité allemande immobilisée
. De violents tirs d’artillerie légère et d’armes automatiques
s’engage , provoquant l’embrasement d’une ferme proche.
Le 10 août 1944, dès
6 heures du matin , c’est le branle-bas chez les régiments français
de la la 2° DB .Depuis la veille, de nombreuses patrouilles de reconnaissance
ont été assurées au départ de Neuville-sur-Sarthe
et de la Trugalle , hameau voisin . Alors que des troupes arrivent toujours,
le Général Leclerc se hisse sur un banc de pierre , prés
de l’église de Neuville sur Sarthe pour écouter les rapports
de ces officiers revenus de reconnaissance . De ce banc , le Général
LECLERC adressera quelques mots aux habitants venus nombreux entourés
leur libérateur. La 2° DB du Général Leclerc se
compose alorsde deux groupements tactiques des Colonel DIO et de LANGLADE
qui vont s‘élancer au départ de Neuville-sur-Sarthe sur quatre
axes de marche. Un 3° groupement, celui du Colonel Warabiot ( GTW )
est mis en réserve et progressera derrière le GTD.
Axe
A - Sous-groupement Commandant Farret
Axe
B - Sous-groupement Commandant Noiret
Groupement tactique de LANGLADE ( GTL ) : Axe
C
- Sous-groupement Commandant Massu
Axe
D - Sous-groupement Commandant Mijonnet
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Le monument érigé en l'honneur de la 2ème DB sur la plage de Utah Beach |
A 8 heures , sur l’Axe A , un sous groupement temporaire composé du 1er CA , d’une partie de la 2° Cie du capitaine PERCEVAL du 1/ RMT , du 2° escadron à deux pelotons du 12° Cuirs, du 3° RAC du RBFM ( photo 8 ), d’une section du 2° Bon du 13° Génie , et d’éléments du 4 Bon du RMSM se lance en progression offensive sous le commandement du Cdt FARRET, en se dirigeant vers La Guierche . En fin de soirée il dépasseront Vivoin., bivouaquant prés du village de Juillé .
Alors que les axes A et B se chevauchent jusqu’à Montbizot , le S/groupement NOIRET et plus particulièrement des éléments du 4/RMSM, libérera avec ses automitrailleuses les villages de La Guierche et Joué l’Abbé , suivis des chars du 12° Cuirs, qui poursuivent vers Montbizot et “le boulay“ à Teillé. En arrivant à Montbizot des éléments du 12° Cuirs et de RMSM iront en reconnaissance vers Sainte Jamme sur Sarthe où sont signalés des chars allemands de la 9ème Panzer Division. Évitant le pont à l’ouest du bourg de Montbizot encombrés , il franchiront la Sarthe au “gué des graves” , sis au nord de la commune et donnant face à la fonderie Chappée à Sainte Jamme sur Sarthe.
Libération de Montbizot : Située sur l’axe du S/groupement NOIRET, Montbizot est libérée vers 9 h 30 par les blindés du 12° Cuirs. A noter que le lendemain en début de matinée, le soldat de 2° Classe René BABU, appartenant au 1/RMSM sera tué aux environs du bourg, probablement par un tireur allemand isolé.
Vers 9h45 ce dix août, les éléments de reconnaissance du 12ème Cuirassiers en reconnaissance du sous-groupement Minjonnet sont violemment stoppés par une embuscade anti-char. Un élément ennemi composé de deux Jadgpanther et de fantassins munis de redoutables Panzerschreck (lance-roquettes, équivalent du bazooka) se trouve à hauteur des Sablons, parfaitement embusqué.,alors que les pelotons des Lieutenants Zagrodski et d'Arcangues poursuivent leur progression sur la Nationale 6 entre Ballon et Bonnetable. Alors qu'ils entrent dans le hameau des Sablons, les blindés ouvrent le feu. Les deux officiers sont mortellement blessés, leurs chars sont détruits. La section Jamot, en couverture est clouée au sol par les tirs de Snippers. Que peuvent faire les canons de 37mm des M1 Stuart face aux PAK 75 des chasseurs de chars Allemands ; les obus traçants ricochent sur les imposants blindages. L'ennemi est insaisissable, parfaitement camouflé dans le bois à la sortie du hameau.
Les Thunderbolt Américains apparaissent enfin dans le ciel, alors que l'issue du combat est très incertaine. Mais au lieu de piquer droit sur l'ennemi, les chasseurs déversent les bombes de leur premier passages sur les Français.Méprise ? non, les "Leclerc" ont oublié de mettre les panneaux air sol d'identification sur les plages de leurs véhicules. Cet oubli aurait pu être tragique, mais par miracle, personne n'est sérieusement touché. Le second passage est le bon, les blindés sont maintenant identifiables, les pilotes les ayant installé au milieu des déflagrations et sous les cris du capitaine Fonde, fou de rage devant une telle bévue. Les automoteurs d'artillerie commencent maintenant à arroser le bois de leurs obus de 105, les Jadgpanthers et les fantassins sont obligés de décrocher. Alors que de pareilles embuscades ont été lourdes de conséquences pour les Américains durant la "batailles des haies" en juin et juillet, Leclerc y avait trouvé une excellente parade avec l'idée d'articuler sa progression en groupements et sous-groupements. Mobiles, rapides, incluant tous les matériels spécifiques d'une division blindée (blindés, infanterie, artillerie, génie, intendance, etc..), ces formations autonomes spécifiques à la 2ème DB progressaient sur des axes différents, permettant ainsi d'éviter les engorgements des routes bien souvent meurtriers face aux unités antichars Allemandes. Cette idée ne fut que la continuité des raids en Afrique du Nord, où les Français furent redoutables.
Libération de Sainte
Jamme sur Sarthe ce même jour: Afin d’éviter l’engorgement
des axes de progression, l’État-major décide de faire contourner
Sainte Jamme-sur-Sarthe par la gauche et d ‘y faire mener une reconnaissance
par la Nationale 138.
En milieu de matinée,
un violent tir d’artillerie est à nouveau déclenché
sur le bois d’Antoigné. Une escadrille de l’Air US support, attaque
à la bombe et à la roquette les blindés allemands
qui se retirent vers “ le boulay” à Teillé au nord de leur
position.
Un élément
du 12° Cuirs et du 4/RMSM progresse alors de Montbizot vers le bourg
de Sainte Jamme-sur-Sarthe distant d’un km repoussant ainsi l’infanterie
allemande. Lors de la fouille du bois d’Antoigné deux blindés
légers et un camion allemands sont découverts détruits.A
midi, le bourg de Sainte Jamme-sur-Sarthe est libéré.
Dans le même temps , la progression par des éléments de ces mêmes unités poursuivent vers le nord en direction du Boulay et de Maresché . En approchant du Boulay un char léger est touché par le tir d’un anti-char allemand . Ce sera le seul incident , avant que le détachement ne rejoigne MARESCHE , vers 14 heures , libéré sans combat.La progression se poursuit vers VIVOIN , qui est atteint vers 16 heures .Sur l’axe B, partant de Neuville, vers Joué l’Abbé, Souligné sous Ballon, Ballon, Lucé sous Ballon, Meurcé, Doucelles et Coulombiers l’avant-garde du sous-groupement NOIRET comprenant entre autres le 1/12° Cuirs et le 1/RMT, atteint Ballon vers 7 h 30 et entre au contact de l’ennemi peu de temps après au lieu-dit “les bas de Ballon “ .
Mais rapidement la progression reprend en direction du village de Lucé sous Ballon. Alors que l’on aperçoit l’église, le char “ Nice” est détruit. Le reste du détachement fonce et libère dans la foulée le village puis Meurcé en fin de matinée, avant d’atteindre Doucelles dans la soirée.Au soir du 10, Le Général Leclerc a établi son PC avancé en soirée dans la maison de M. et Mme BRETON Eugène à Doucelles.
Sur l’axe C, passant par
Souligné sous Ballon, St Mars sous Ballon, Congé sur Orne,
Lucé sous Ballon, Nouans, Chérancé et Rouessé
Fontaine, les troupes du sous-groupement serviront principalement de renfort
pour celles engagées sur les axes voisins qui vont être en
ce début de matinée violemment engagés face à
l‘ennemi. Au nord les troupes viendront harceler l‘ennemi vers le “ bas
de Ballon” et Lucé sous Ballon . L’autre renfort interviendra au
profit du Commandant Mijonnet , lors des combats ’ de la Saunerie” à
Méziéres sur Ponthouin.
Sherman M4A2"Valserine" du Mdl/Chef Forest entre Avranches (Manche) et Sablé (Sarthe). Ce blindé appartient au 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique. |
La commune de Mézieres sur Ponthouin est la première localité de France métropolitaine que la Division Leclerc libére en combattant. sur l’axe D , le sous-groupement Mijonnet aborde Mézières sur Ponthouin en venant de Courceboeufs. Le 12° RCA ouvre la route et butte violemment sur le système de défense allemand puissant et efficace au lieu-dit “ le Sablon” sur la route menant de Ballon à Bonnétable , mis en place tôt en cette matinée. Il est à peine 9 heures . Rapidement, le Sherman “ Bordelais” est touché et détruit, suivi de “Armagnac”. Face aux Mark IV de la 9° Panzer les blindages ne résistent pas . La surprise est totale pour les hommes de Leclerc , qui étaient habitués aux campagnes d’Afrique, et qui découvrent brutalement le bocage sarthois . Le Général Massu lors d’une de ces visites sur les lieux soulignera “ Dans un tel maquis de haies, c’est l’artillerie qui était efficace en cas d’accrochage, mais pas les gros culs , surtout pas eux . Ce fut un phénomène d’adaptation nécessaire . Il fallait çà pour se remettre en ligne . malheureusement des gars ont payé cher ce premier contact.” |
Jusqu’à 11 heures plus de 400 obus seront tirés par sur nos troupes par les allemands, avant que les troupes du Commandant Massu ne tentent de prendre l’ennemi à revers . Ainsi l’équipage du “ Navarre” se lance en direction de Bonnétable pour tenter de contourner l’embuscade allemande . Après une courte chevauchée, le “ Navarre” est arrêté de plein fouet par un canon anti-char au lieu-dit “ le Tertre de Grippe “ en direction de Courcemont. Faisant de même sur la gauche , les chars “ Entre deux Mers”, “Guyenne” et “Aquitaine” seront les cibles de la 9° Panzer. il faut noter aussi , la perte de personnel et du char “ Labourd” et du half-track “ Orion” lors du bombardement par l’aviation US . Nos troupes n’avaient pas encore en dotation de panneaux de balisage .
Pendant ce combat, le commandant Massu reçoit l’ordre de contourner les lieux de combats . Avec un détachement 1/12° RCA , il se dirige vers le lieu-dit “ l‘espérance” à l’ouest du village en fin de matinée, Arrivé en bordure du carrefour, un violent combat s’engage . Les troupes allemandes sont retranchées sur ce point stratégique au passage de la rivière “ l’orne saosnoise” avec des canons anti-chars dans les haies, tireurs délite dans les arbres et les fantassins embusqués sur les rives . Les pertes au fil du temps sont sévères : le char léger du 12° RCA et deux autres sont endommagés. Le “Cotentin” brûle , touché par un lance-flamme allemand. L’issue du combat est un moment incertaine .
Pendant ce temps les 6°
et 7° Cies du 2/RMT contournent l’objectif et se présentent
au hameau de Ponthouin à revers sur l’ennemi . La 6° compagnie
du RMT , sous les ordres du capitaine Langlois de Bazillac mène
l’attaque. Il faut l’audace et le courage de l’Adjudant-chef Quentin, qui
commande les half-tracks de la compagnie pour donner l’avantage aux hommes
du Régiment de Marche du Tchad. Les mitrailleuses de 50 prennent
la route en enfilade, empêchant les allemands de se regrouper et
de contre-attaquer. A l’issue du combat, les troupes allemandes ont perdu
3 officiers et 22 sous-officiers et soldats tués, 40 blessés
et 60 prisonniers. Ont été détruits côté
Français : un blindé léger M3A3, deux véhicules
de transport. Un véhicule de commandement et deux voitures de liaison
ont aussi été capturées.
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Les pertes :
Cette journée sera
douloureuse dans les cœurs de la 2° DB, pour ces premiers combats de
libération sur le sol de France. 22 morts seront recensés
à Mézières sur Ponthouin. Combien d’autres parmi les
blessés qui furent évacués notamment vers l’hôpital
US d’Yvré l’Évêque ?. A l’issue de ce combat
le 4° escadron du 12° RCA a perdu les chars “Bordelais”,
“Armagnac”, “ Navarre”, “Labourd” ainsi que le half-track
“Orion”. Les chars “Aquitaine”, “Guyenne” et “Entre-Deux
Mers” ont été endommagés mais réparables.
Ont été tués : Lieutenant ZAGRODZKI Michel
“Bordelais” 4° Esc. 12° RCA, 1° Cl. DIONNET Gabriel
, 1° Cl. CLEMENT Jules, Mdl COMBALIE Aurélien
“ Armagnac” , Mdl LABORDE Alexis “ Labourd” 1° Cl. COURTY
Roland, 1° Cl. BOURMONVILLE André,1° Cl VIRAIZE
René, Lieutenant D’ARCANGUES Benoît “ Navarre”,
1° Cl PONTNEAU Bernard, 1° Cl BAYONNA Henri, 1°
Cl BORDES Casimir “ Orion” , Soldat DJILLALI Ben Lahcen mitrailleur
7° Cie 2/RMT, Soldat MOHAMED Ben Allal, ( photo carré
militaire et musulman Mézières sur Ponthouin ),
A ”la Saunerie” , le 2/RMT a perdu : Adjt/Chef QUANTIN René 6° Cie - Il sera fait Compagnon de la Libération. Sgt TOURNELLEC Henri, Sgt STURM François, Caporal CHAMONT Gabriel, 1° Cl CORMIER Louis, 1° Cl BARBOUX Robert, 1° Cl DAMANI Rabah, 1° Cl BERRACHID Chérif. il faut ajouter 15 blessés ou brûlés au 12° RCA et 20 blessés au Régiment de Marche du Tchad.
11 août Vers Alençon
Dés l’aube , la progression reprend en direction du Nord vers Alençon . La marche est ardue . Très vite l’ennemi fait face brutalement. Ses canons anti-chars , épaulés par une infanterie déterminée stoppent les progressions sur l’ensemble du front . Le sous-groupement Massu reprend sa progression vers Chérancé et Rouessé Fontaine.
La Hutte :
Le sous-groupement Farret
butte sur un point de résistance au carrefour de la Nationale et
de la route de Fresnay sur Sarthe - Mamers. Plusieurs chars du 12°
Cuirs sont détruits dont le « Dijon« , ainsi
que deux half-track du RMT (?) . les marsouins vont rester bloqués
de longs instants , malgré leur agressivité. Parmi-eux, le
capitaine Troadec , un ancien du Tchad est grièvement blessé
tout comme le sous-lieutenant Guena du 12° Cuirs ( ancien ministre)
Les pertes : Claude
de Laguiche alias Pascal de Fouin - Maréchal des logis Grounenkoff
- Soldats Clément Richard - André Caron - Marcel Riberolle
Fye :
En cette fin de matinée,
Le bouchon de La Hutte contourné, trois km plus loin en abordant
Fyé par la Nationale à proximité du lieu-dit «
la route « ,nos troupes se heurtent de nouveau à un bouchon
tenu solidement par la 9° panzer. Distants les uns des autres d’une
cinquantaine de mètres la colonne du Cdt Farret se trouve immobilisée
par un violent tir d’anti-chars allemands embusqués derrière
les haies et arbres à l’ouest de la route . Le peloton , perd en
quelques minutes 5 chars Sherman : Brest, Chartres, Compiègne, Paimpol
et Reims , ainsi que le Bretagne , half-track d’accompagnement , d’une
automitrailleuse et d‘une moto.
A l’heure de la libération
du village en fin d’après-midi les pertes de la 2° DB sont lourdes
: 25 morts et autant de blessés.
Les pertes : Jean
Dumas - Legrand - Maurice Peretti - M. Arlandis - G. Challet - F. Gully
- J. Larrasquet - J. Jayr - C. Massenet - H. Plusquellec - F. Giboulot
- Jean emile Corvisier- J. Lego - 2 inconnus des chars « Compiègne
» et « Brest »
Louvigny :
Le sous-groupement Minjonnet
doit faire face à une importante concentration d’armes anti-chars
et de véhicules allemands qui progresse vers la forêt de Perseigne
. Ces troupes seront détruites avec l’aide de l’aviation alliée
. Le petit bourg est libéré vers 15 heures. A la tombée
de la nuit l’avant-garde du sous-groupement parvient à la lisière
de la forêt .
NDLA :Iinscriptions aux
Monument aux Morts :Auguste Bossier - Pierre Cazeaux - Jean Fréche
- Lucien Gélormini - Camille Guglielminetti - Marc Serrya - Pierre
Vergos - inconnu du char « Poitou »
Bourg le Roi :
En fin d’après-midi
le Général Leclerc marqua un arrêt place de l’église
sous les tilleuls et accepta une chaise présentée par un
habitant . De ce PC improvisé il donna ses ordres pour poursuivre
l’offensive vers Champfleur .Louis Martin , boulanger dans le village pris
place sur l’arrière du char « Brive la Gaillarde » commandé
par le Lt Krebs et guida le peloton au fil des chemins où s’étaient
embusqués les panzers de la 9° division allemandes couvrant
le repli de leur troupes vers Alençon.
A Champfleur il fut soufflé
par un obus et projeté contre un mur . Il décéda en
1953 des suites de la commotion subite .
Champfleur
Après avoir traversé
Chérisay , puis le hameau de « Groutel »le peloton du
Lt Krebs arriva à Champfleur . Pendant cette progression il perdit
deux chars : le « Blois » et le « Brantôme
». Regroupé dans le village , le détachement de reconnaissance
est rejoint par le « Tailly » d’où descend
le Général Leclerc.
Les pertes : deux tombes
: Sergent-chef Gabriel Navarro 1/RMT - 2° Cl Antoine Perez 12°
Cuirs
Stèle : Jean Bruinguier
- Salomon Kalifa - Gaston Lalanne - Gabriel Navarro - Antoine Perez - Georges
De Vasita
Les Mées :
A mi-distance de René
et du village des Mées, au lieu-dit « la hutte » lors
de la progression les gars de la 2° batterie du 1/40 Rana est surprise
en pleine progression vers le nord par des avions US. Bilan de ce bombardement
par méprise deux morts, les premiers en France pour le 40°0
Rana . Deux sous-officiers ont donc péris de cette tragique méprise
qui une fois encore est due à l’absence de panneaux d’identification
. Cet état de fait sera remédié quelques jours plus
tard
Rouese Fontaine :
Le sous - groupement Massu
en abordant l’axe La Hutte - Mamers , à un km avant le village de
Rouessé se heurte à un bouchon ennemi retranché dans
une ferme . Deux Chars moyens sont détruits. un peloton force le
barrage et atteint le village . un autre contourne par Ancinette puis Ancinnes.
Pertes : Brigadier-chef
Lucien Rosello du 1/40° RANA tué à son poste de combat
au lieu-dit « les feuillantines » dans l’après-midi
, probablement par un sniper ennemi.Maréchal des Logis Pierre
Cany 1/12 RCA
Ancinnes :
La 6° Cie du 2/RMT et
le peloton Rives détruisent trois automitrailleuses et font 77 prisonniers.
Tout est terminé vers 19 heures.
Le sous-groupement Massu
se trouve dans le bourg .
Pertes, Stèle «
le gesneslay » : Gaston Fiévet - Gilbert Gobillot - sergent-chef
Dominique Missoffe ( frère du ministre ) - Adjudant - chef Léon
Pagnoux 6° Cie 2/RMT
St Gilles :
Diot a déployé
son PC au sud de Saint Paterne au-lieu dit « Saint Gilles »
pour la nuit, rejoint par Leclerc. Vers une heure du matin un projectif
ennemi frappe et incendie dans le PC même un half-track. Le général
se dirige vers sa jeep, y monte, à son côté Guillebon.
« Allions-y « dit-il a son chauffeur. Direction Alençon.
La route est vide. Leclerc rattrape les troupes et les chars de Noiret,
qu’unj civil guide dans les rues endormies. Le général prend
la tête et arrive le premier, par la rue de la Sarthe, au nord de
la rivière dont le pont est intact. L’occupation de la tête
de pont est immédiate par les troupes du Tchad.
Rassuré le Général
fait demi-tour et repart par la route de Mamers. A la sortie de la ville,
leur jeep tombe nez à nez avec une voiture légère
allemande. Guillebon réagit immédiatement en tuant le chauffeur.
Les occupants du véhicules lèvent les mains. Ce sont des
officiers de la 9° panzer division porteurs de cartes renseignées
ce qui permettra au général Leclerc de comprendre la manœuvre
envisagée par l’ennemi et d’anticiper.
L'Orne et la poche de Falaise
A l’issue des combats le sous-groupement Mijonnet reprend sa progression vers Dangeul. Remontant plein nord vers Argentan, les Français se préparent à la jonction avec les Canadiens et Britanniques. C'est par cet axe qu'ils vont se propulser jusqu'à Alençon. Dio le "Tchadien" et son groupement surprennent la 2e Panzer en pleine pause, après plusieurs jours de combats épuisants... La division Allemande vole en éclat devant la détermination des équipages Français, habitués de longue date aux raids vifs et meurtriers. Une immense colonne de fumée monte au-dessus de ce qui fut une division blindée allemande. Après cette offensive, l'unité ennemie aura cessé d'exister. Rien n'arrête plus la Division Leclerc. Après la prise d'Alençon le 11 août, elle se porte vers Argentan, (qui sera libérée dans la douleur et les ruines, après une erreur manifeste du SHAEF). Puis, le 13 août à Ecouché, c'est la même audace qui anime les marins du RBFM et leur Tanks Destroyers M10 : elle bouleverse même toute logique. Face aux surpuissants Panther, les chars Américains ne font en principe pas le poids.. Hors, avec une précision diabolique et une confiance presque surhumaine, les "matafs" alignent un par un les blindés lourds allemands, presque à cadence régulière. Deux compagnies complètes seront ainsi anéanties.
A Carrouges, les combats
sont tout aussi acharnés. Le second
maître Delafosse s'y distingue en montant à l'assaut
d'un Panzer à l'arme blanche alors que son TD est hors de combat.
A l'image des commandos de Kieffer à Ouistreham, les lions du
Fezzan ont un avantage énorme sur l'ennemi : ils luttent pour
la reconquête de leur patrie. La rage décuple les forces.
Les 18 et 19 août 1944, la liaison est établie avec la 2ème
Armée Britannique à Chambois ; Canadiens, Français
et Britanniques se retrouvent enfin. Dire que ce ne sont que succession
d'embrassades parait exagéré : les relations Franco-Britanniques
portent les traces douleureuses de Mers El Kébir. Alors que la fermeture
de la poche de Falaise est le prélude à la mort annoncée
de la 7ème Armée de Dollmann, on se bat à Paris.
Paris s'est insurgé : on a monté des barricades, la population
s'est soulevée après approbation du comité national
de la resistance et sous l'insistance de Rol-Tanguy.
Le"Berry au Bac" exposé
à Arromanches.
L'équipage se
composait de :
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